2017-01-18

6560 - 20170305 - Galerie Arielle d’Hauterives - Brussel - Iris Fossier - 15.02.2017-05.03.2017

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IRIS FOSSIER - AU CAPHORN, J'AI ACCOSTE

Peut -être le regret des migrations lentes/ Et le goût de l’ouest aux naseaux du matin/ Peut-être une promesse enchanteresse d’îles/Faite à mi-voix par un voyageur imprécis

Louis Brauquier, Je connais des îles lointaines

«Au Cap-Horn, j’ai accosté» est la première exposition personnelle d’Iris Fossier à la galerie Arielle d’Hauterives . Elle réuni des oeuvres de 2013 à nos jours : le temps pour l’artiste d’avoir fait des tours et des détours…..cohérents.

Iris Fossier revient sur une thématique qui lui est chère : la gémellité. En 2013 déjà, la galerie Michèle Broutta présentait de grands autoportraits. Une sorte de gémellité rêvée se dessinait dans un ailleurs lointain.

A cette époque, «on danse pour le soleil, on joue aux Indiens, aux voleurs, aux truants. On se cache, on croche-patte, on vise la dernière feuille de l’arbre le plus haut et on chante et on crie «Abada Zaba BOOM !» *

Les Temps n’ont pas changés. Ou si peu si guère..à noter cependant :
un nouvel horaire, de nouvelles matières… Le soleil est mis en sourdine, la lumière plus éteinte, l’ambiance plus personnelle. Il y a des noirs et des verts, des verts encore et des bleus merveilleux,
plus profonds, plus mates, plus denses.

«Au Cap-Horn, j’ai accosté» installe la gémellité dans un espace plus humide, plus sombre sans pour autant être terrorisant. Au contraire, l’oeuvre s’en retrouve apaisée, comme si l’artiste avait trouvé un espace-peinture où il fait bon vivre. Car c’est bien de cela dont il s’agit, encore et toujours avec Iris Fossier : la proposition d’un espace où «la vie est possible». **

L’artiste est venue très tardivement à la figure humaine. Il faut attendre 2009 et la fin d’un séjour de deux ans à la prestigueuse Casa de Velazquez, à Madrid, pour que l’artiste saute le pas.

Arielle d’Hauterives présente un ensemble de morses et de gallinacés ; vous savez, cet oiseau à la coiffe prétentieux, à la dégaine mi-voyou, mi-ridicule ? Une galerie de portraits se dessine, affubluée de titres pour le moins colorés : «Dédale» «Icare égaré» ou encore «Quoi ma gueule ?»

…et puis il y a le papier mâché : l’idée a germé sur une île grecque. Une petite maison pêcheur dont l’extrémité plongeait tête la première dans l’eau salée ; la dite «méditerranée».

Sous le soleil, un eucalyptus. Et sous l’eucalyptus, un os immense ;celui d’une baleine. En cours de séchage vraisembablement, entouré d’herbes hautes et cette odeur… cette odeur de baleine… cette odeur démultipliée à chaque caprice du vent, le jour, la nuit. Cette odeur si présente qu’elle dramatise la mort de la baleine. Iris Fossier précise : «presque là, sous ma fenêtre, omniprésent, cette odeur et cette sensation : une baleine est là, gisant au fond de l’eau et son corps, partiellement repêché a été éparpillé, perdu.»

De retour en France, Iris Fossier a passé une presque année dans les réserves du Museum à Paris. Année d’oubli du monde, accrochée à ce projet titanesque : recréer le squelette d’une baleine, long comme huit fois un mètre.
Arielle d’Hauterives présente trois vertèbres. Signe qu’avec le volume d’un tel animal, la meilleure des solutions reste encore d’individualiser chaque pièce du puzzle.

Iris Fossier prend le temps d’explorer le dessin, la peinture. «Je ne suis pas pressée. L’important est cette unité que je cherche, cette cohérence entre tous mes essais. Le plaisir que j’ai à trouver nouveau. L’important est ce moment où tout s’emboîte pour proposer une oeuvre juste, débarassée d’arrivisme.».
* Corneille de Lyon    ** titre d’une peinture de Luc Gauthier


Galerie Arielle d’Hauterives
 
Address
Akenkaai 69
1000 Brussel
 
Opening hours
by appointment only